Saint Célestin V, abbé, pape.

Pierre Angeleri naquit vers 1209 dans les Abruzzes, au Nord du royaume de Naples. Il entra à 20 ans à l’abbaye bénédictine de Sainte Marie in Faifoli, non loin de sa ville natale. Au bout de quelques années de vie monastique, il se retira dans un ermitage sur les flancs du Monte Murrone, près de Sulmona, toujours dans les Abruzzes. La rigueur de ses pénitences autant que sa sainteté lui attirèrent des disciples. Il se trouva ainsi, sans l’avoir voulu, chef de Congrégation. Celle-ci fut approuvée par le pape Urbain IV en 1264, sous le nom d’ermites de Saint Damien. La congrégation restait rattachée à l’ordre bénédictin, même si la Règle de Pierre qui complétait la Règle bénédictine, était d’une rigueur extrême. La congrégation eut un essor rapide, et compta vers 1280 36 communautés, soit fondées par des disciples, soit réformées par Pierre, principalement dans la région des Abruzzes.
A la mort du pape Nicolas IV, le 4 avril 1292, les cardinaux électeurs n’arrivèrent pas à élire un successeur. La chrétienté s’impatientant, ils se rallièrent le 5 juillet 1294 sur Pierre, l’ermite de Monte Murrone. Après un temps d’hésitation, ce dernier accepta, et fut sacré et couronné sous le nom de Célestin V.
Suite à cette élection, les ermites changèrent de nom et s’appelèrent religieux célestins.
A cause de son grand âge, et de son inexpérience en matière de gestion des affaires de l’Eglise, Célestin V démissionna le 13 décembre 1294. Certains y virent une marque d’humilité, d’autres – comme Dante – n’y virent qu’une fuite devant les responsabilités.
Le 24 décembre était élu Boniface VIII. Célestin demanda au nouvel élu de pouvoir retourner dans son ermitage, mais Boniface préféra isoler son prédécesseur au château de Fumone, en Sicile. Le nouveau pape craignait les intrigues autour de son prédécesseur, peut-être même un schisme, dans le cas où la démission ne serait pas reconnue par l’ensemble de la chrétienté.
C’est à Fumone que Célestin V mourut, le 19 mai 1296. Les 15 derniers mois de sa vie furent, selon ses propres dires, les plus heureux de sa vie.
Célestin V fut canonisé par Clément V en Avignon en 1313.