Bienheureux Gilbert de Hoyland

Gilbert de Hoyland fut, vers 1150, abbé de Swineshead, au comté de Lincoln, en Angleterre. Cette abbaye, était une fondation de Furness, de la congrégation de Savigny. La congrégation se rattacha à l'ordre de Cîteaux, dans la filiation de Clairvaux, en 1147.
Le nom de Hoyland, que Gilbert porta, vient de celui du fondateur de l'abbaye, Robert de Hoyland. Swineshead signifiant "tête de cochon", n'étant pas un nom pour un abbé...
Gilbert était proche par l'amitié tant que par la distance, d'Aelred de Rievaulx, et tous deux avaient une grande vénération pour Saint Bernard.
Il continua le commentaire du Cantique des Cantiques, commencé par Saint Bernard et resté inachevé par la mort de celui-ci. Gilbert ne se jugea jamais digne de commenter à nouveau un texte du Cantique que Bernard avait expliqué. Il reprit donc, à partir du début du chapitre 3 du Cantique des Cantiques, et poursuivit jusqu'au chapitre 5, verset 10. Ces sermons furent prononcés au chapitre de Swineshead, sauf quelques-uns d'entre eux, qui furent donnés à des moniales, comme les sermons 16 à 18. On trouve dans ces sermons une influence très nette de la pensée et du style de Bernard et d'Aelred. Les sermons de Gilbert ne sont guère inférieurs pour la flamme, l'élévation et la force persuasive, à ceux de Bernard.
Vers 1167, Gilbert démissionna et se retira dans une abbaye de France, probablement à l'abbaye de l'Arrivour, dans le diocèse de Troyes, non loin de Clairvaux. C'est là qu'il mourut le 25 mai 1172.
Aelred redit de lui un bel éloge dans ses sermons "De oneribus", où il parle du "saint et très digne Père Gilbert".
Gilbert fait partie de ce qu'on appelle quelquefois la "seconde génération" des auteurs spirituels cisterciens, avec Amédée de Lausanne, Baudouin de Ford et Isaac de l'Etoile.