L'Abbaye de La Trappe dans la tourmente révolutionnaire

Un premier groupe de moines quitta La Trappe avec Dom Augustin de Lestrange, le 1er mai 1791. Un second groupe gagna La Valsainte vers la fin de l'année. D'autres moines quittèrent l'abbaye et essayèrent de poursuivre ailleurs leur vie monastique, tandis que certains se retirèrent dans leur famille. Les 28 moines demeurant encore à la Trappe furent expulsés le 3 juin 1792. Le monastère fut alors vendu et devint une carrière de pierres...
La majorité des moines restèrent fidèles à leurs voeux. Sur 103 profès, 13 se marièrent civilement, mais certains furent réconciliés lors du Concordat de 1801. Plusieurs prêtres exercèrent clandestinement un ministère sacerdotal. Le frère Antoine Prudhomme fut guillotiné comme "vendéen".
Avec cinq frères de Sept-Fons, trois membres de la communauté de La Trappe périrent de misère, sur l'Île Madame, débarqués en août 1794 des fameux "pontons de Rochefort". Sur ces pontons étaient entassés dans des conditions effroyables plusieurs centaines d'ecclésiastiques. Il s'agissait du Père Antoine Dujonquoi, ancien père maître des Convers, du frère Eloi Richy, et du prieur, le Père Gervais Brunel.
Le Père Brunel, ainsi que deux moines de Sept-Fons, furent béatifiés par Jean-Paul II, le 1er octobre 1995, avec 63 autres des quelque 800 déportés.

Chronologie trappiste