Saint Hugues de Montaigu, moine de Cluny,
évêque d'Auxerre.

Hugues était le neveu de Robert, duc de Bourgogne. Il naquit vers 1070 au village de Montaigu, non loin de Cluny, et fut très jeune placé par ses parents à l'abbaye de Cluny, qui était gouvernée à ce moment par son oncle Saint Hugues.
Religieux exemplaire, Hugues fut choisi comme abbé de Saint Germain d'Auxerre, vers l'an 1099. Il réussit à accroître le temporel du monastère et à obtenir des privilèges de la part de l'évêque de Nevers et du comte de Troyes. En 1107, son monastère passa sous l'autorité de l'abbé de Cluny.
A la mort de l'évêque d'Auxerre Humbaud, en 1114, les chanoines élurent Hugues pour lui succéder. Mais le neveu du défunt, Ulger, prévôt du chapitre, soutenu par quelques chanoines, tenta de s'y opposer. Le différend fut porté devant le pape, qui trancha en faveur d'Hugues et lui conféra lui-même l'ordination épiscopale.
Pendant ses 20 années d'épiscopat, Hugues continua à vivre comme un moine, se distinguant par son intégrité et son désintéressement, son humilité et la sainteté de sa vie. Il favorisa de diverses façons les ordres religieux, entretenant notamment de bonnes relations avec Saint Bernard et les cisterciens. Il se retirait fréquemment pour faire retraite dans un monastère, tantôt chez les Clunisiens de La Charité, tantôt chez les cisterciens de Pontigny ou de Clairvaux.
Hugues accueillit à Auxerre le pape Calliste II en décembre 1119, et le pape Innocent II d'août à septembre 1131 puis de nouveau de fin novembre 1131 à la mi-janvier 1132.
Conséquence de sa douceur et de son souci d'éviter les querelles, Hugues ne s'opposa pas avec suffisamment d'énergie aux empiètements de certains seigneurs sur les propriétés ecclésiastiques. Plusieurs chanoines regrettèrent, à la fin de sa vie, qu'il n'ait pas administré son diocèse avec plus de rigueur.
Hugues mourut le 10 août 1136. Il fut conduit au chapitre de l'abbaye Saint Germain, puis il fut enterré dans l'église de cette abbaye.
Son culte a été reconnu par le pape Urbain VIII au XVIIème siècle, mais il n'y eut jamais de célébration liturgique.